La crise sanitaire a des effets sur la santé mentale de toutes les couches de la population, y compris chez les enfants et les jeunes. Pour les jeunes générations, le contact direct avec leurs amis et groupes sociaux est essentiel. Nous constatons au quotidien les difficultés rencontrées par ces publics face à la situation actuelle.

« Le covid-19, bourreau des droits de l’Enfant. » Ce sont les mots de Bernard De Vos, Délégué aux Droits de l’Enfant dans son dernier rapport. Il précise que « tous les enfants ont été concernés par les effets négatifs de la crise sanitaire ».  L’inégalité sociale s’est encore accentuée. En cause notamment, des aspects économiques. De nombreuses familles ont souffert d’une baisse de leurs revenus. On le sait, et on l’a constaté également dans notre région: la demande en colis alimentaire a augmenté. Les acteurs de terrains et mouvements solidaires pourront en attester.

Le confinement accentue l’exclusion, la pauvreté plus encore

Des aspects psychologiques et sociaux sont également à pointer: le confinement accentue encore plus l’exclusion. “La crise sanitaire a privé les enfants d’écoles, d’espaces verts, de lieux récréatifs, de crèches, de soins de santé… ” décrit le Délégué aux Droits de l’Enfant. La fermeture de mouvements de jeunesse, de maisons de jeunes et autres a causé une rupture dans le quotidien des enfants et des jeunes. Pour les enfants dont les parents sont déjà en situation de pauvreté, c’est l’isolement qui s’est ajouté.

Prenons précisément le cas de la suspension des cours et la nécessité de rester à domicile. Le sentiment d’exclusion peut  ici êter décuplé, surtout pour les jeunes issus de familles matériellement en difficulté. En effet, les enfants/adolescents sont inégaux face au maintien du contact virtuel. Outre cet aspect technique, ils peuvent également se retrouver reclus dans un logement exigu, pas adapté, ni au travail ni à la détente. Les professionnels sont particulièrement inquiets quant à la santé mentale de ces jeunes.

Nous avons amené ce débat devant le conseil communal de Mouscron, et avons interrogé les autorités quant à l’accompagnement des enfants et des adolescents. Tant au niveau scolaire que social.

Il est essentiel, pour nous, que se poursuivent et se développent les initiatives de soutien. Mise à disposition de matériel numérique, supports physiques de cours (impression de documents…), soutien scolaire, mise à disposition éventuelle d’un espace de travail adapté, accompagnement psycho-social…

Des synergies et collaborations entre les différents services d’affaires sociales ou d’accompagnement de la jeunesse doivent mener à un soutien optimal du jeune public. Nous en profitons pour saluer les efforts menés par les mouvements de jeunesse locaux pour garder le contact, même en ligne, avec leurs membres.

La santé mentale de nos enfants doit être préservée, et c’est  tous ensemble que nous y parviendrons.

Fatima Ahallouch