J’interrogeais cette semaine la Ministre Bénédicte Linard quant à l’accablant rapport d’Amnesty International relatif à la discrimination envers les aînés.

“Vieux, inutile, profiteur, sourd, lent, inapte à la technologie…” Ces doux qualificatifs sont tirés du sondage effectué par Amnesty International, auprès des personnes de plus de 55 ans. Celles-ci relaient leur perception des préjugés, discriminations et maltraitances dont elles se sentent victimes.

7/10 sont victimes de préjugés

Les chiffres du sondage sont en effet édifiants : sept personnes sur dix estiment être victimes de préjugés et une sur quatre de maltraitance. De plus, une petite annotation nous apprend qu’en réalité, une sur deux se dit soit victime soit témoin de maltraitance. Il vous est certainement arrivé, comme à moi, d’entendre un ami se plaindre de maltraitance en faisant référence à une « connaissance » qui n’est autre que lui-même. Une personne sur deux, ce n’est pas anodin.

« Des sentiments de dévalorisation, de déclassement, de ne plus avoir droit à la parole, d’être évité, etc. ont régulièrement été relevés dans les entretiens menés dans le cadre du sondage ».

Amnesty International

Ces résultats interpellent et attestent de la gravité d’un phénomène dont nous devons tenir compte. À l’approche de la Journée internationale des personnes âgées, il nous faut agir dans le cadre des compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour lutter contre ces stéréotypes et intégrer toutes les catégories de la population dans la société.

La Ministre indique que ce rapport sera analysé et soumis à l’avis de la Commission des seniors.

« Être femme et vieille, c’est pas top »

Je suivrai les travaux de cette Commission des seniors avec attention. Les chiffres en notre possession m’interpellent, d’autant plus que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que seul environ un cas de maltraitance sur 24 est déclaré. Cela nous rappelle combien la part d’ombre entourant ce phénomène est importante. Rappelons que les discriminations sont cumulables. Au sein de cette étude, une phrase m’a frappée : «Être femme et vieille, c’est pas top ». C’est une réalité et il serait bénéfique que la Commission des seniors s’y penche.