Le monde numérique change. L’heure n’est plus à l’anonymat et l’impunité sur internet, et l’actualité le prouve. Des YouTubers aux propos racistes ont été bannis de la plateforme. Twitter coupe l’accès à des comptes estampillés “Génération identitaire” et autres, et manifeste ouvertement la volonté de ne plus fermer les yeux sur les propos inadmissibles qui sont publiés quotidiennement par des utilisateurs racistes. Cet effort doit être salué, et consolidé. Au niveau local également, nous devons faire notre part. Nous avons abordé ce point au conseil communal de Mouscron, lundi dernier.

Il ne faut pas chercher longtemps sur internet, et particulièrement sur les réseaux sociaux, pour trouver des propos racistes et des incitations à la haine. Bien entendu, notre région ne fait pas exception. Nombre de nos concitoyens s’en donnent à coeur joie, anonymement ou non, sur des groupes de partage de l’actualité locale, sous des articles de presse régionale, ou tout simplement sur leurs profils respectifs. L’on peut lire des horreurs, comme l’incitation au meurtre de certains de nos concitoyens, voire des appels à bouter le feu au centre Fedasil, le tout agrémenté d’insultes et d’un ton méprisant. On nous interpelle fréquemment sur ce thème.

La liberté d’expression a bon dos

Il est de bon ton de rappeler que tout n’entre pas dans le cadre de la sacro-sainte “liberté d’expression”, brandie par celles et ceux qui souhaiteraient tout simplement “être racistes en paix”. Les propos racistes, xénophobes, les appels à la haine ou à la violence sont des délits, interdits par la loi. Des plaintes sont possibles, notamment auprès de Unia, mais les moyens d’action sont limités. La haine en ligne reste encore difficile à traquer et à condamner, si ce n’est en comptant sur la bonne volonté des administrateurs des pages, ou plus globalement des services de modération des réseaux sociaux…
Il n’empêche que ces commentaires, de plus en plus nombreux et banalisés, souvent accompagnés de “fake news” ou de grossières approximations très rarement vérifiées ou vérifiables, servent la cause de mouvements et individus d’extrême-droite. Nous pensons qu’il faut, localement, en faire plus. Sensibiliser et éduquer : aux médias, aux techniques de manipulation, aux possibilités d’action, pour ainsi empêcher ces messages de se propager et d’avoir une prise sur les jeunes – et moins jeunes – esprits.
Tout n’entre pas dans le cadre de la sacro-sainte “liberté d’expression”, brandie par celles et ceux qui souhaiteraient tout simplement “être racistes en paix”. Les propos racistes, xénophobes, les appels à la haine ou à la violence sont des délits, interdits par la loi.

S’unir et agir

A Mouscron, nous avons plusieurs plateformes, comme Mouscron Terre d’accueil, comme l’échevinat de l’égalité des chances, comme PAC et d’autres, qui luttent au quotidien contre ces fléaux que sont le racisme et la discrimination. Nous pensons toutefois qu’il est temps de s’unir et de créer un véritable mouvement contre le racisme, à Mouscron. Celui-ci serait présent de manière transversale dans tous les projets développés. Qui pourrait sensibiliser, former, être vigilant sur les réseaux sociaux, lancer des campagnes, voire un label… Et surtout rappeler à tout moment quelles sont nos valeurs, ici, dans notre Ville. Nous sommes prêts à participer et à aider au développement de ce type de projet. L’extrême-droite et ses propos nauséabonds n’ont pas sa place à Mouscron. Qui doit rester une ville accueillante, conviviale, pour toutes et tous.
  • La Ville de Mouscron, qui nous rejoint sur cette thématique, indique que l’échevinat de l’égalité des chances travaille au quotidien sur ce thème. Via une animation, une formation au personnel, et surtout un point relais pour les plaintes. Vous avez été victime ou témoin de haine en ligne? De discrimination? Vous pouvez contacter le Pôle Egalité des Chances, qui sera à votre écoute et transmettra votre plainte à Unia, qui se chargera de la suite. Il existe également des permanences dans les différentes maisons communales de l’entité. Toutes les infos ICI.
  • Enfin, au niveau du groupe socialiste, nous sommes également à votre écoute. Si vous êtes victime ou témoin de racisme, de discrimination, d’injustice, n’hésitez jamais à nous contacter.