Je suis régulièrement interpellée par des citoyens victimes de ce que l’on appelle des “délits de haine”. Les discours de haine sont de plus en plus affirmés. J’interrogeais récemment les autorités locales à ce sujet. La police reconnaît que des efforts supplémentaires doivent être consentis.

De quoi parle-t-on exactement ?

Unia nous donne une définition claire de ces délits : « Les législations contre la discrimination luttent non seulement contre la discrimination (un traitement moins favorable) et les discours de haine (incitation à la haine, à la violence et à la discrimination) mais également les délits de haine.

Les délits de haine sont caractérisés par deux éléments. Le premier élément consiste à perpétrer un crime ou un délit comme par exemple un incendie volontaire, la destruction de biens, des coups et blessures, le harcèlement, l’atteinte à la pudeur et le viol, la non-assistance à personne en danger,…

Le deuxième élément porte sur le motif de l’auteur qui est la haine, le mépris ou l’hostilité envers une personne ou un groupe caractérisés par un critère protégé par les législations contre la discrimination. C’est la présence de ce motif abject qui différencie les délits de haine des délits ordinaires. L’agresseur cible donc intentionnellement la victime du délit ou même des biens lui appartenant parce que la victime porte ou elle est supposée porter une caractéristique protégée par l’un des 19 critères mentionnés dans cette législation. Les délits de haine concernent bien souvent des critères raciaux, religieux ou liés à l’orientation sexuelle mais dans certains dossiers, les victimes sont âgées, handicapées, pauvres… »

On parle entre autres de coup et blessures, de dégradations, d’atteinte aux sépultures ou bâtiments religieux, de destruction de propriété pour un motif abject…

Délits de haine à Mouscron comme ailleurs

A Mouscron, ces délits de haine existent comme ailleurs. Si l’on compare le nombre de plaintes en la matière, Mouscron se situe, par rapport à la moyenne nationale et à celle d’autres villes de même taille « dans la moyenne basse », selon notre zone de police.

L’on sait bien sûr que tous les délits n’aboutissent pas à une plainte. Les services de police se doivent donc, au maximum, d’inciter les victimes à dénoncer les faits subis, et leurs agresseurs. A Mouscron, on nous confie cependant que des efforts doivent encore être fournis en la matière : « A l’heure actuelle, il n’y a pas d’action particulière mise en œuvre en la matière au sein de notre zone de police. Lors de leur formation de base, les policiers sont formés à prendre tous types de plaintes, en ce comprises celles liées aux délits de haine. Il est vrai que notre zone de police pourrait encore investir en la matière et nous y veillerons. »

Améliorer la prise en charge des victimes de délits de haine

La zone de police de Mouscron a désigné trois policiers référents en la matière. Mais aucun projet précis n’est sur la table concernant ces délits particuliers. Une ville comme Mouscron se doit pourtant d’avoir une politique précise, et active, concernant cette problématique. Des facilités devraient être intégrées sur le site internet de la police de Mouscron. Ce, afin d’accueillir au mieux ce type de plainte. Il nous revient que la catégorie des « délits de haine » sera ajoutée dans la liste des divers types de plaintes dans le module « accueil sur rendez-vous ». Un pas dans la bonne direction.

Je prône pour la mise en œuvre d’actions concrètes, de sensibilisation, de soutien et d’accueil des victimes, et d’une véritable campagne contre ces délits de haine. Les discours haineux, racistes, xénophobes sont légion dans notre ville. Ne les laissons pas se transformer en actes.