La crise sanitaire a entraîné des répercussions sur les soins de santé mentale chez les jeunes de moins de 18 ans et notamment chez ceux issus d’un milieu socio-économique plus modeste. C’est un constat inquiétant qu’a fait la mutualité chrétienne dans son analyse des soins de santé mentale sur base des données de facturation des moins de 18 ans.

Dès 2021, beaucoup plus de jeunes souffrant de problèmes de santé mentale ont été hospitalisés. Ce nombre atteint même des niveaux record. Le besoin de soutien mental est élevé chez les enfants et les jeunes pendant la crise sanitaire. Ces trois dernières années, chez les enfants de moins de 6 ans il y a eu une augmentation des prescriptions d’antipsychotiques* de presque 50%. Pour les jeunes de 15 à 17 ans, c’est une augmentation de 30%.

Autre constat, les conséquences de la pandémie semblent plus sévères pour les jeunes issus d’un milieu socio-économique plus modeste. En effet, en 2020, les enfants et les jeunes ayant droit à une intervention majorée** représentaient 33% des utilisateurs d’antipsychotiques, 29% des patients hospitalisés et 25% des patients à la recherche d’une aide d’urgence. Tandis que seulement 15% des membres de la Mutualité chrétienne de moins de 18 ans sont bénéficiaires de l’intervention majorée. Cependant, ce sont les jeunes issus d’un milieu modeste qui ont le moins recours aux soins ambulatoires avec un psychiatre par rapport à leurs pairs d’une meilleure classe socio-économique.

Élisabeth Degryse, vice-présidente de la mutualité chrétienne, précise que « si les plus précarisés sont ceux qui ont le plus besoin de soins, on constate aussi qu’ils les utilisent moins. Les obstacles à l’accès aux soins de santé mentale s’accumulent chez les publics économiquement précaires. »

J’interrogeais récemment Christie Morreale, Ministre de l’Emploi, de la Formation, de la Santé, de l’Action sociale et de l’Économie sociale, de l’Égalité des chances et des Droits des femmes, sur les différentes mesures prises par rapport à ces augmentations et notamment à la surreprésentation des jeunes issus d’un milieu socio-économique plus modeste. Vous retrouverez ci-après les questions posées et la réponse reçue :

* traitements médicamenteux lourds dont les effets secondaires peuvent être importants

**un indicateur pour les familles à faibles revenus