J’interrogeais aujourd’hui la Première Ministre à propos du maintien de mesures restrictives pour le secteur événementiel et des réceptions de mariage, qui souffre particulièrement de la crise actuelle.

Est-il encore nécessaire de rappeler à quel point le secteur événementiel souffre des mesures sanitaires ? Je m’attarderai aujourd’hui plus particulièrement sur le secteur des mariages. Récemment, deux traiteurs hennuyers décidaient d’introduire un recours auprès du Conseil d’Etat. Je suis allée à la rencontre de l’un d’entre eux, j’ai également pris contact avec divers prestataires de ma région.

Ceux-ci ne peuvent plus travailler depuis mars 2020. Plus encore, les mesures d’aides ponctuelles (fédérales et régionales) n’ont plus d’effet sur leur trésorerie : les charges s’accumulent, les entrées sont minimes, même s’ils essaient d’exister grâce aux services «  à emporter » ou « livraison ». Ils ont fait preuve d’inventivité et de réactivité en développant cette activité connexe, mais les restaurants ont ouvert depuis. Il leur est dès lors plus difficile d’attirer une clientèle pour un service à domicile.

On observe que les réceptions de mariage sont limitées à 10 personnes. Ce qui crée une discrimination par rapport, par exemple, à un établissement qui  peut réunir jusqu’à 200 personnes dans un même espace.

Des futurs mariés ont précisé qu’ils avaient déjà repoussé plusieurs fois leur date de mariage, sans par ailleurs  savoir quand cela pourra se faire.

De nombreux métiers impactés

Enfin, les traiteurs et les salles de réception ne sont pas les seuls impactés par cette mesure, c’est toute une chaine qui est touchée. Ce sont également les DJ, les photographes, les magasins de vêtements de cérémonie qui sont impactés. Ces derniers se retrouvent avec des commandes annulées, une ancienne collection sur les bras, alors même que les contrats commerciaux les engagent à déjà faire entrer les nouvelles collections…

Ajoutons à cela, en ce qui concerne entre autres ma région, la proximité d’une frontière derrière laquelle les restrictions précitées ne sont pas de mise. Le manque d’adhésion aux mesures est tellement fort que les mariés “frontaliers” préfèrent annuler leur réception en Belgique et se marier dans le pays voisin. Cela sans aucune mesure sanitaire, sans aucun suivi. Bref, nous sommes loin de l’objectif sanitaire recherché.

  • Dès lors que la grande difficulté soulevée par le secteur est le manque de perspective, des mesures sont-elles envisagées à court terme pour permettre à nos citoyens de célébrer dignement et de manière responsable leurs unions ?
  • Il est urgent d’empêcher ce secteur pourvoyeur d’emplois non délocalisables de survivre. Quel timing pouvez-vous donner ?
  • Quels sont les éléments qui justifient cette distinction entre tel événement public qui accueille jusqu’à 200 personnes et un événement privé jusqu’à 10 personnes ?
  • Comment ne pas creuser encore davantage le fossé entre les prestataires belges et ceux de pays limitrophes ?

Le secteur a besoin d’être entendu et il est prêt à mettre en place toutes les mesures sanitaires nécessaires. Je n’ai eu affaire qu’à des personnes responsables qui aiment leur travail. Ils sont très inquiets pour l’avenir de leurs établissements et celui de leurs employés. Je resterai attentive à la suite donnée à ce dossier. Les réponses seront publiées ici ultérieurement.

06.10.2020: EDIT / La réponse de la ministre

Partout en Europe, en Belgique aussi, nous sommes confrontés à un rebond de l’épidémie. En l’attente d’un vaccin, nous allons devoir apprendre à vivre avec le coronavirus. Nous devons donc trouver un équilibre entre une nouvelle vie possible qui permet un semblant de retour à la normale, tant sur le plan social qu’économique, et la nécessité de veiller à protéger la santé de tous.

Le Conseil national de sécurité qui s’est tenu ce mercredi du 23 septembre s’est inscrit dans cette vision à long terme de gestion des risques, en tenant compte de la situation épidémiologique actuelle.

Nous avons décidé de donner aux organisateurs de mariage et d’autres types d’évènements de la sorte la possibilité de travailler dans les mêmes conditions que l’Horeca. Nous savons maintenant qu’il est possible de travailler en toute sécurité en respectant les règles strictes édictées pour le secteur de l’Horeca. Il était donc important de décider cette harmonisation pour ce secteur qui en a grandement besoin pour survivre. Il n’y a en effet pas de raison de singulariser ces professionnels-là par rapport à d’autres. Les soirées dansantes restent toutefois à ce stade malheureusement encore interdites.

Une concertation entre Celeval, le secteur de l’événementiel, du monde de la nuit (…) doit avoir lieu

Le travail n’est pas terminé cependant. Des améliorations devront être apportées aux protocoles existants. Une concertation entre Celeval, le secteur de l’événementiel, du monde de la nuit par exemple et d’autres secteurs encore soumis à des restrictions très lourdes doit avoir lieu. Il est essentiel de pouvoir donner des perspectives à ceux qui sont lourdement impactés par la crise.