La « crise Covid » n’est pas encore derrière nous, contrairement aux apparences. Si l’aspect sanitaire est peut-être – toute proportion gardée – sous contrôle dans nos régions, d’autres urgences nous rappellent que la crise est également sociale et démocratique. Nous voulons autre chose pour cet « après ».

Si l’on ne peut que se réjouir de voir nos commerçants locaux reprendre du poil de la bête, le virus de la consommation à outrance et de l’ultra libéralisme continue de sévir : les grosses enseignes ont vu leurs bénéfices exploser ces derniers mois, les prix ont augmenté de manière éhontée, et il est temps de se poser la question : de quoi voulons-nous désormais ? Ne serait-il pas temps de valoriser certaines initiatives plutôt que d’autres ? Lors du dernier conseil communal, nous regrettions que les incitants financiers aux commerces étaient également attribués aux enseignes de la grande distribution, qui n’ont pourtant souffert en rien. Précisons ici ne pas parler des travailleurs de ces magasins, qui comptent parmi les « héros du quotidien », mais à qui ces incitants ne sont pas destinés. Eux aussi, travailleurs et travailleuses de première ligne, attendent de voir leur labeur valorisé autrement que par des applaudissements.

De quoi voulons-nous désormais ?

Nous voulons être entendus. Nous voulons que les initiatives citoyennes soient mises en valeur. Que l’intérêt de tous les « petits » passe avant celui de quelques « gros ». Nous voulons que les décisions soient collégiales, concertées, et que les esprits se mettent en commun pour un avenir meilleur. C’est ça, la démocratie. C’est ce dont nous avons cruellement manqué à Mouscron durant cette crise. Communication unilatérale du top vers la base, aucun échange avec les membres du conseil communal, aucune concertation sur des sujets pourtant cruciaux. « Il nous semblait que l’Union faisait la force. Force… est de constater que ceux qui représentent la volonté des électeurs, soit les conseillers communaux, ont été totalement ignorés. » Nous l’avons dit, nous le répétons. Nous voulons davantage de démocratie.

Le racisme et l’intolérance n’ont aucune place dans notre Ville.

Et nous ne sommes pas les seuls à le vouloir. Le monde entier défie les consignes et les règles sanitaires pour faire valoir les mêmes revendications : solidarité, respect, fin des violences policières, lutte active contre le racisme ambiant et les discriminations. Ces débats, nous devons les avoir à l’échelle locale également, pour l’ensemble de nos concitoyens. Le racisme et l’intolérance n’ont aucune place dans notre Ville. Même si d’aucuns ici continuent de semer leurs discours de haine et de division, ils ne gagneront pas, ils ne gagneront plus. Pour l’instant, ce sont des têtes en pierre ou en fonte qui tombent, symboliquement. Nous appelons à la conversation. Les violences dans les actes et les propos ne peuvent éluder le vrai débat, ou effacer le vrai combat : celui d’une société plus juste et plus respectueuse, pour toutes et tous.

(Article paru dans le magazine “Vivre dans ma Ville, juillet 2020.)