A l’heure actuelle, certaines communes ont continué d’autoriser l’organisation de leurs marchés alimentaires (marchés ambulants), en respectant toutes les mesures d’hygiène, de sécurité et de distanciation. D’autres communes, à l’inverse, n’ont pas autorisé leurs marchés à se tenir, alors que les supermarchés sont bien ouverts. Nous plaidons pour que ces marchés, en plein air, puissent se tenir partout.

J’ai aujourd’hui interrogé le ministre Borsus à ce sujet. Vous trouverez l’essentiel de l’échange ci-dessous.

Les marchés, c’est-à-dire les commerces ambulants sont-ils interdits en ce qui concerne l’alimentation ? La question se pose, car de nombreuses communes répondent aux marchands ambulants que le conseil national de sécurité les a interdits. Le cabinet du Ministre Dermagne a pourtant confirmé à Léonard Monami, Président de la FeNaCA asbl (Fédération Nationale du commerce ambulant) que les marchés sont interdits sauf pour l’alimentaire, si la commune estime que le marché est nécessaire pour la fourniture de ses habitants. Le SPF économie confirme quant à lui également que les communes peuvent organiser les marchés alimentaires sur leurs territoires.

Pourquoi ne pas dès lors organiser de nouveau les marchés en respectant les mesures d’hygiène, de distanciation, le traçage au sol, les barrières nadar pour discipliner les files au besoin ? Vous avez toujours encouragé le fait de consommer local pour les particuliers et pour les entreprises. Soutenez-vous la réouverture des marchés qui proposent des marchandises de circuit court et local et si oui, cela pourrait-il être confirmé à toutes les communes wallonnes ?

Réponse du Ministre Borsus: “Je suis très attentif à cette situation. Le CNS ne les a pas autorisés. La logique adoptée est que les marchés engendraient des déplacements et une proximité importante. Néanmoins, il est possible de maintenir les marchands de produits alimentaires pour les zones ne disposant pas de magasins alimentaires. Chaque bourgmestre décide sur son territoire. C’est une situation très compliquée pour les ambulants, ca va jusqu’à la survie de certains et cela concerne 15 000 travailleurs. Nous allons proposer au Conseil national de sécurité des mesures afin de pouvoir réorganiser les marchés en veillant au respect des mesures que vous avez évoquées, en étroite collaboration avec les autorités locales. J’espère que nous serons entendus.”

En effet, depuis l’allocution de la Première Ministre, les marchands ambulants sont inquiets. On y parlait ouverture de tous les commerces par souci d’équité et de cohérence. Permettre les marchés en veillant au respect strict de mesures sanitaires nous semble en effet plus cohérent. On peut faire ses courses dans les supermarchés qui sont des endroits clos et non sur les marchés qui sont en plein air. De nombreux producteurs comptent sur les marchés. Pour certains, cela représente jusqu’à 50% voire la totalité de leur chiffre d’affaires. Et cela permettrait de consommer davantage local, d’encourager le circuit court et de soutenir nos producteurs. Nous attendrons donc la décision du Conseil national de sécurité, qui se réunit le 6 mai.

En résumé

Autoriser la tenue des marchés, pas seulement l’ouverture des supermarchés, c’est :

  • Soutenir les producteurs locaux ;
  • Encourager le circuit-court