Végétaliser sa façade: quelles sont les conditions?
En analysant les résultats partiels de notre enquête “Mouscron c’est nous”, nous avons constaté que l’aspect “végétalisation” de la Ville et des rues était important pour nombre de nos concitoyens. C’est pourquoi j’ai interpellé lundi dernier le Conseil communal au sujet de la possibilité de végétaliser son trottoir, sa façade, pour égayer les rues de Mouscron. Un sujet qui avait été abordé également par le groupe Ecolo il y a quelques mois.
Plusieurs initiatives belges ont été prises en la matière et semblent couronnées de succès.
- Ainsi, au début du mois de juin, la ville de Marche en Famenne lançait une commission pluraliste ouverte à toutes les groupes politiques du conseil communal. Il y a été discuté et adopté toute une série de mesures destinées à la relance économique, sociale, environnementale et culturelle. Parmi les mesures, on retrouve la constitution d’un fonds pour la vegetalisation des façades des particuliers.
- En mai dernier, la Ville d’Anvers diffusait sur internet un spot TV intitulé « Geef je gevel een groene make-over » (« Relooking vert pour votre façade ») mettant en scène un riverain et une artiste locale, qui discutent de la végétalisation des façades anversoise. On y apprend les règles en vigueur quant aux plantations sur les trottoirs, la possibilité de retirer une dalle/un pavé pour installer un arbuste, un plan de lierre, etc. La vidéo renvoie ensuite sur une page internet appelée « Plantwerpen », dépendant du site communal, qui regorge d’informations pratiques et techniques quant à la végétalisation de l’espace urbain (façades, trottoirs, toits, « bacs à fleurs »), avec dimensions autorisées et conseils. Le point de contact mentionné est l’EcoHuis de la Ville d’Anvers. Cette page « Plantwerpen » est riche en articles et points de vue sur les bienfaits de la végétalisation, et donne réellement un maximum d’information au citoyen intéressé par le sujet.
- De nombreuses communes encouragent par ailleurs cette pratique comme à Mons où il existe une prime en la matière ou Saint Gilles qui permet même de bénéficier gratuitement du placement d’une plante grimpante sur une façade, côté rue.
La végétalisation des façades présente plusieurs avantages et bienfaits :
- C’est une source de nourriture pour de nombreuses espèces (insectes, oiseaux, …)
- Elle constitue un abri pour les oiseaux et lieux d’hibernation pour les papillons.
- Elle apporte une plus-value esthétique ;
- Elle assure une protection des façades contre les intempéries et permet une meilleure régulation thermique et phonique du bâtiment.
Qu’en est-il à Mouscron ? Nous imaginons bien qu’il existe des règles en la matière, et que des initiatives existent quant à la végétalisation des façades et trottoirs. Toutefois, nous pensons qu’il serait utile de refaire le point et d’informer nos concitoyens quant aux possibilités. La période est propice au jardinage, et nous savons les bienfaits d’un « verdissement » de l’espace public : amélioration du paysage, biodiversité… Nous pensons qu’il est important de rappeler à toutes et tous les règles en vigueur, les démarches à effectuer… A-t-on prévu un incitant ? Existe-t-il des moyens de communication sur ce thème, à destination des Mouscronnois? Le cas échéant, pourrions-nous envisager de communiquer largement sur ce thème ?
La bourgmestre Brigitte Aubert nous a confirmé que des projets concrets étaient en cours, mais que certaines initiatives préalablement tentées, en la matière, n’avaient pas obtenu le succès escompté… Aujourd’hui, ce type d’aménagement est exonéré de permis d’urbanisme. La réalisation de façades végétales visibles demande un permis d’impact limité, sans l’intervention d’un architecte. Chaque projet doit passer par une demande individuelle au collège communal, et aucune “procédure” claire n’existe pour le moment. Plusieurs critères sont pris en compte: le type de plantation envisagé, la proximité d’impétrants… et bien évidemment la largeur des trottoirs, parfois réduite à Mouscron. Il est essentiel en effet de laisser une largeur suffisante à la circulation, notamment des personnes à mobilité réduite. Plusieurs initiatives sont toutefois sur la table, comme la relance d’un “permis de végétaliser”, accompagné d’un meilleur cadre et d’une communication ad hoc, et un projet mettant en avant les “incroyables comestibles”. Tout cela sera précisé ultérieurement. Nous resterons attentifs à la réalisation de ces projets.