Le béton, un choix politique que nous ne cautionnons pas
Levez les yeux vers le ciel à Mouscron, et vous remarquez la concentration de grues de construction. De constructions de logements privés, par des promoteurs privés, par blocs de 10, 20, 30, 50. Le groupe PS s’est opposé, au Conseil communal de Mouscron du 17 mai, à l’un de ces projets de construction, celui de la zone des « Trois Herseaux ». La première phase a été validée par la majorité CDH-MR. Mais sans nous!
Un refus qui se justifie par de nombreux éléments.
- Les remarques, nombreuses, des citoyens concernés, tout d’abord.
- La disparition d’un poumon vert à Mouscron, ensuite.
- La philosophie du « tout au béton » qui existe à Mouscron, enfin.
Charges d’urbanisme: où sont-elles?
Une philosophie qui se traduit par des exigences communales bien trop légères, notamment en ce qui concerne les charges d’urbanisme. Mais de quoi parle-t-on ? Il s’agit des obligations imposées à un promoteur immobilier de construire ou de financer des infrastructures collectives, afin de compenser l’impact de son projet sur l’environnement et les citoyens. Pour les projets d’importance, les charges constituent souvent le point d’équilibre des intérêts des autorités et des promoteurs. Exemples: conserver ou aménager une zone verte sur le terrain du projet ; mettre à disposition de l’autorité un local ou des fonds pour accueillir/construire une crèche ; construire une installation sportive dans la zone du projet ; réaliser les travaux nécessaires à l’utilisation des transports en commun, tel un arrêt de bus, etc.
Dans le cas du projet dit des « Trois Herseaux », on parle, à terme, de 1700 logements. De la disparition d’un espace vert représentant 2% du territoire mouscronnois. Sans aucun doute, un tel projet va représenter des besoins en infrastructures pour l’ensemble de la communauté. Quid des charges d’urbanisme? La Ville parle seulement de la création de voiries et de pistes cyclables, c’est fort peu! Ces voiries serviront principalement à desservir le nouveau lotissement, et n’apportent aucune plus-value à la collectivité.
Pour l’ensemble des projets immobiliers terminés ou en cours à Mouscron, les charges d’urbanisme sont quasi inexistantes. Aucune compensation n’est prévue ou presque. Et c’est là qu’est le problème en matière d’urbanisme à Mouscron.
Open bar pour les promoteurs
Car à Mouscron, c’est open bar pour les promoteurs. Aucune contrepartie ne leur est demandée. Ils déposent une demande, et reçoivent un permis. A Mouscron, pour faire simple, on fait « ce qu’on veut », au niveau de l’urbanisme : on densifie des zones déjà denses, au-delà de ce qui est prévu dans les réglements, et on fait de l’étalement urbain. Mouscron étouffe sous le béton. On a vu naître des projets au nom faussement « vert », qui ne sont rien d’autre que des blocs d’appartements supplémentaires, avec très peu voire pas du tout d’avantages pour les riverains, pour la collectivité.
Quant à la concertation avec ces mêmes riverains, elle est tout aussi inexistante: on n’anticipe pas les revendications citoyennes. Au mieux, on ne les écoute pas. Au pire, on s’assoit dessus. Les citoyens veulent et attendent autre chose. Le principe du « Stop au béton » du Gouvernement wallon va dans ce sens.
Il est logique que le promoteur défende ses intérêts. Et il revient à l’autorité communale de veiller à l’équilibre entre ceux-ci et ceux de l’ensemble des habitants. C’est la responsabilité de l’autorité publique que l’on met ici en cause.
Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons soutenir un tel projet à Herseaux, et nous nous opposerons à la politique du tout-au-béton dans notre Ville.