Les récentes communications du Codeco, et l’impact des nouvelles mesures sur la culture, sont incompréhensibles.

On entend que le monde scientifique n’aurait pas recommandé la fermeture des théâtres, cinémas, salles de concerts. On sait par ailleurs que le monde culturel, lui, a plus que jamais un rôle essentiel à jouer dans notre société. Sa fermeture tombe mal, fait mal.


La réalité est là

Rebond, cinquième vague, variant Omicron : les réalités sont là. Le secteur des soins est à nouveau sous pression, et il est évidemment nécessaire de continuer à protéger la population. Il faut le dire et le répéter : il n’y a ni remède miracle, ni solution simple. La vaccination joue son rôle, tout comme les gestes barrière, mais aujourd’hui des mesures supplémentaires sont nécessaires. Je l’entends.


Des événements-tests qui ne sont pas des “foyers de contamination”

Mais de quelles mesures parle-t-on ? J’interrogeais récemment la Ministre Linard sur les « événements-tests » – organisés dans tout le pays entre mai et septembre de cette année – et leurs conclusions. Rappelons – par souci d’honnêteté – que la circulation virale était moindre au moment des évènements-tests, et que la contagiosité du variant actuel est plus importante.

La réponse de la ministre est la suivante. « Le rapport [relatif aux événements-tests] mentionne que « nous pouvons raisonnablement affirmer que ces activités ne se sont pas révélées être des foyers de contamination ». Cette conclusion fait écho aux résultats des événements pilotes menés par la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) qui attestaient d’un risque de contamination inférieur à 1% dans les lieux culturels respectant un protocole strict. Rappelons-nous aussi que le GEMS déclarait déjà le 27 août que « Les cinémas, les théâtres et les musées ont rouvert il y a déjà un certain temps sans ‘cluster’ (sans foyer de contagion) important à déclarer ». Et la ministre Linard d’insister « pour plus de cohérences dans les décisions du CODECO pour le secteur culturel. »


Un protocole strict

Où est la cohérence aujourd’hui ? Nous savons que les lieux culturels respectent un protocole strict depuis le début, et ne représentent donc pas un important foyer de contamination. Ils sont pourtant aujourd’hui pour la énième fois victimes des mesures gouvernementales.

En tant que députée, mais aussi conseillère communale et présidente de Présence et action culturelles Mouscron, j’ai toujours défendu le secteur de la culture et l’ensemble de ses acteurs. A l’heure où l’extrême-droite et les courants les plus obscurs continuent de polluer les esprits et notre société, nous avons besoin des espaces de débat, de créativité et de réflexion que représentent les lieux culturels. Je continuerai, partout où c’est possible, à défendre cette position.

Fatima Ahallouch