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Madame la Ministre,

Lors de la dernière commission de l’Enfance, vous êtes revenue sur la diminution de places en crèche depuis décembre 2019. 770 places de crèches ont ainsi disparu durant ces 4 dernières années. Et ce alors que la demande demeure importante. Nous le savons, le manque de places en crèche affecte lourdement la situation de nombreux parents Avant même d’accueillir leur enfant, les parents sont soumis au stress d’une longue recherche trop souvent infructueuse. Faute de places, les parents sont souvent contraints d’opter pour un congé parental qui affecte leur niveau de revenus, de diminuer ou d’interrompre totalement leur travail. De plus, cette réalité est un frein à l’émancipation des femmes qui sont souvent les premières victimes de cette situation.

Vous êtes bien-sûr active sur cette problématique et à l’origine de plusieurs mesures salutaires. Tout d’abord, sur le long-terme, plus de 5200 nouvelles places sont prévues d’ici 2026. Si la volonté de remédier à ce problème est réelle, les moyens semblent insuffisants, comme le pointe la Ligue des familles qui rappelle que ce ne sont pas moins de 10 000 places supplémentaires qu’il faudrait acter pour obtenir un taux de couverture d’une place pour deux enfants.

En avril dernier, vous avez initié la mise en œuvre d’un dispositif d’urgence pour, je cite, « soutenir les crèches en difficulté, préserver les places et, si une fermeture n’a pu être évitée, accompagner les familles pour trouver des solutions ». L’importance du soutien de la Fédération aux crèches en difficulté est de premier ordre. En effet, de nombreuses crèches non subventionnées font face à des difficultés structurelles, accentuées par les crises successives qui ont miné de nombreux secteurs ces dernières années.

La question de la revalorisation des salaires des puéricultrices est aussi un enjeu à prendre en compte pour endiguer la difficulté à recruter des professionnels dans le secteur de la petite-enfance. Ces métiers difficiles sont encore trop peu valorisés par nos sociétés alors même que leur caractère essentiel est désormais reconnu.

Enfin, la nécessité de mieux collaborer avec les autres niveaux de pouvoir sur ce sujet qui touche à la fois les régions wallonnes et bruxelloises est évidente.

Madame la Ministre,

– Que pouvez-vous nous dire sur la mise en œuvre du dispositif d’urgence adopté en avril dernier ? Des fermetures de crèche ont-elles été évitées ? Qu’en est-il du soutien financier accordé aux crèches ?

– Disposez-vous des données qui retracent l’évolution du nombre de puéricultrices dans notre Région sur ces dernières années ? Quelles sont les mesures initiées pour revaloriser l’image mais aussi le travail des puéricultrices ?

– Pouvez-vous nous faire un état des lieux de la collaboration avec les autres niveaux de pouvoir sur ce sujet ?

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Madame la Députée,

Le dispositif de soutien spécifique mis en place par l’ONE suite aux difficultés constatées ces derniers mois et formalisé par l’arrêté du 17 mai 2023 a permis de venir en aide à plusieurs crèches en situation critique, principalement dans les arrondissements de Nivelles et de Verviers. Nous avons pu évoquer les principaux cas dans le cadre des travaux de notre commission, dont certains ont justifié un soutien financier sur la base des dispositions nouvellement ajoutées à la réglementation. Les bilans périodiques tels que prévus dans la règlementation pourront éclairer nos futurs échanges.
Il n’existe malheureusement pas de cadastrage des puéricultrices en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). Ces professionnelles exercent dans un grand nombre de secteurs : enseignement, enfance, aide à la jeunesse, santé… Cette situation rend complexe la mise en œuvre d’une stratégie intégrée de valorisation de la profession, considérant les différences de traitement existantes. Cet aspect faisait d’ailleurs partie des points d’attention de la convention sectorielle conclue avec les acteurs de l’enseignement sous la présente législature.
Il m’importe de progresser vers une approche transversale du statut des puéricultrices en FWB. J’ai notamment engagé à cette fin une collaboration avec les ministres régionaux de l’emploi, et les offices régionaux chargés de cette matière. Au terme d’une première étape de diagnostic, il conviendra de définir les actions à mener pour faire progresser les conditions de travail de ce personnel essentiel, et favoriser les nouvelles vocations.
Je vous remercie pour votre question.

Madame Bénédicte LINARD