Le harcèlement en ligne, qui vise souvent les femmes, a des conséquences dans la “vraie vie”. Le cas de femmes journalistes, ou de femmes “publiques”, est particulièrement préoccupant, et mérite que l’on s’y attarde. Le cyberharcèlement a pour but d’effacer les femmes de la place publique. Un phénomène qui se traduit par des insultes, intimidations, menaces. Que ce soit dans la rue ou sur internet, les mots et les actes malfaisants ont une portée réelle. Ils doivent être combattus.

Ce 21 décembre, un tribunal correctionnel a condamné un harceleur en ligne de la journaliste Myriam Leroy à 10 mois de prison avec sursis et une amende. La journaliste a mis en lumière ce phénomène de femmes publiques harcelées sur internet, notamment les journalistes. Une étude de la Fédération internationale des journalistes a montré, que deux tiers des femmes journalistes ont subi du cyberharcèlement.

Cette décision de justice est le fruit d’un long combat de 9 ans, qui les mouvements féministes l’espèrent, fera jurisprudence. Cet acte est fort de sens mais nous le savons, le chantier reste colossal.

J’interrogeais récemment la ministre Linard à ce sujet.

Quels sont les mécanismes de prise en charge des victimes d’harcèlement en ligne ? Existe-t-il une formation et un service de soutien et d’accompagnement aux victimes d’un cyberharcèlement qui touche les femmes dans la profession, notamment au sein des médias, qui rejoint les mesures du Plan Droits des femmes ? Concernant les journalistes plus spécifiquement, comment l’AJP se mobilise-t-elle concrètement dans cette lutte ? Qu’en est-il du développement d’un « label des productions journalistiques ou rédactions qui contribuent à la lutte contre les violences à l’égard des femmes et contre le cyberharcèlement dans les médias » ? Comment le nouveau plan d’éducation aux médias tend à améliorer la lutte contre ce phénomène ?

Vous trouverez ci-dessous l’intégralité de l’échange, et la réponse de la Ministre.