L’électrohypersensibilité, une maladie invisible que la Belgique peine à reconnaître.
Je me bats depuis plusieurs années pour la reconnaissance et la prise en charge des personnes souffrant d’électrohypersensibilité (EHS). J’ai été co-signataire d’une proposition de résolution sur ce sujet, malheureusement rejetée par le Sénat belge en juin 2022. Pourtant, il est urgent d’agir car l’EHS est un véritable problème de santé publique touchant des centaines de milliers de Belges. Mon objectif est de sortir les électrohypersensibles de l’invisibilité et leur garantir un accès aux soins.
Une maladie méconnue
L’EHS se manifeste par divers symptômes (maux de tête, fatigue, troubles du sommeil, etc.) liés à une intolérance aux champs électromagnétiques. Malgré son ampleur, cette maladie environnementale n’est pas reconnue en Belgique. Pourtant, de nombreux pays comme la Suède l’ont déjà classée comme un handicap fonctionnel. J’ai moi-même entendu des experts internationaux comme le Pr Olle Johansson plaider pour sa reconnaissance lors d’auditions au Sénat.
Un rejet incompréhensible
La commission du Sénat avait adopté un excellent texte proposant de reconnaître l’EHS et d’appliquer le principe de précaution. Quelle déception lorsque ce texte fut rejeté quelques jours plus tard en séance plénière… Nous étions si proches du but! Cinq voix ont manqué pour faire passer ce texte indispensable.
DOSSIER
En avril 2023 le Courrier de l’Escaut a consacré un dossier sur le sujet.
La Proposition de résolution relative à la reconnaissance de l’électrohypersensibilité comprenait les points essentiels suivants :
1. Définition de l’électrohypersensibilité : Le texte commence par définir l’électrohypersensibilité comme une sensibilité accrue aux champs électromagnétiques d’origine technologique.
2. Reconnaissance de l’électrohypersensibilité : La résolution propose de reconnaître officiellement l’électrohypersensibilité comme une affection médicale et de la classer comme une maladie environnementale.
3. Sensibilisation et formation : Elle recommande également de sensibiliser le grand public, les professionnels de santé et les travailleurs aux risques liés aux champs électromagnétiques, ainsi que de former les médecins à diagnostiquer et prendre en charge les personnes atteintes d’électrohypersensibilité.
4. Prévention et protection : La résolution préconise de mettre en place des mesures de prévention pour réduire l’exposition aux champs électromagnétiques, notamment en établissant des normes plus strictes en matière d’émissions électromagnétiques et en favorisant l’utilisation de technologies moins nocives.
5. Accès aux soins : Elle insiste sur la nécessité de garantir l’accès à des soins de qualité pour les personnes atteintes d’électrohypersensibilité, en encourageant la recherche médicale et en développant des traitements adaptés.
6. Reconnaissance au niveau international : La résolution appelle également à une reconnaissance de l’électrohypersensibilité au niveau international, en coopérant avec les organisations internationales compétentes et en partageant les bonnes pratiques.
7. Évaluation régulière : Enfin, elle recommande d’évaluer régulièrement les avancées dans la prise en charge de l’électrohypersensibilité et d’adapter les mesures en fonction des nouvelles connaissances scientifiques.
Ces points essentiels reflètent les principales mesures proposées par la résolution pour reconnaître et prendre en charge l’électrohypersensibilité.
[ voir le texte complet ]
La Belgique à la traîne
Notre pays ne dispose même pas de données épidémiologiques sur l’EHS, alors que nos voisins estiment qu’elle touche 5% de la population. On ne peut pas continuer à ignorer les centaines de milliers de Belges hypersensibles aux ondes! La recherche, la formation des médecins, l’information du public: tout reste à faire.
Mon combat continue
Même si la bataille est longue, je ne baisse pas les bras. La santé des électrohypersensibles mérite que l’on se mobilise. Je continuerai à porter leur voix au Parlement et à revendiquer une véritable politique de prévention, de recherche et de soins adaptés à leur situation. Car ce combat pour plus de précaution face aux ondes nous concerne tous.