Ce lundi en Conseil communal, j’intervenais au nom de notre groupe sur la thématique des chèques de 15€ qui seront distribués à chaque habitant de Mouscron, dans le cadre des mesures de relance de l’économie locale. Pour rappel, chaque personne domiciliée à Mouscron, peu importe son âge, recevra ce chèque (une famille de quatre personnes recevra 60€), à dépenser dans les commerces de l’entité, qui ont été impactés par la crise sanitaire. Ceux-ci pourront ensuite récupérer la valeur du chèque grâce à une application.

Tout d’abord, et il est important de le signaler, il s’agit d’une bonne nouvelle pour les Mouscronnois et les commerçant locaux. Nous adhérons totalement au projet mais souhaitons voir quelques points clarifiés quant à l’utilisation de ces chèques : peuvent-ils être dépensés uniquement dans les commerces et l’horeca? Nous demandons que les opérateurs sportifs et culturels soient également inclus dans le dispositif. Vous trouverez ici l’essentiel de notre intervention.

Nous regrettons tout d’abord le manque de participation citoyenne et de vision d’avenir dans l’ensemble de ce projet. Ce n’est pas faute d’avoir abordé ce point à plusieurs reprises. Malheureusement, une fois encore, pas un mot sur ce thème. Par ailleurs, pas un mot non plus sur la méthodologie utilisée pour la mise en place du dispositif. Nous le regrettons.

Mais pour aller au coeur du sujet, abordons la manière dont ces chèques pourront être utilisés dans le commerce. Le critère retenu pour être un commerce “éligible” (entendez: où les chèques pourront êter dépensés) est celui du “droit passerelle”

C’est à dire? Pour rappel, selon le SPF sécurité sociale, « Le fait que l’établissement appartienne à un secteur touché par les mesures de fermeture prises par le gouvernement, suffit pour avoir droit à la prestation financière, quelle que soit la durée de l’interruption totale ou partielle. Le travailleur indépendant qui a transformé son activité indépendante en une activité autorisée (par exemple, un restaurant qui doit fermer sa salle et propose à la place des plats à emporter) peuvent également bénéficier du droit passerelle. Le fait que l’activité indépendante n’ait pas été directement affectée par les mesures de fermeture prises par le gouvernement, ne signifie pas que le travailleur indépendant ne peut pas bénéficier de la mesure temporaire de crise. Par exemple, la clientèle quotidienne peut avoir été considérablement réduite par les effets de l’épidémie de coronavirus, ce qui rend peu rentable le maintien de l’ouverture de l’entreprise. Toutefois, pour y avoir droit, l’activité indépendante doit être interrompue pendant au moins 7 jours calendriers consécutifs (par mois calendrier). » Cela signifie que certains petits commerces, qui ont continué à travailler sans interruption pendant la crise, même si les ventes se faisaient plus rares, n’ont pas eu droit à cette “passerelle”, et ne peuvent dès lors pas bénéficier du système de chèques mouscronnois. C’est une réalité pour certains, et c’est regrettable. Nous entendons bien entendu que le critère a été choisi pour favoriser les petits commerces plutôt que les supermarchés, mais il n’en reste pas moins une injustice pour certains.

Enfin, nous avons interrogé la bourgmestre quand au soutien prévu pour les clubs sportifs, les comités de fêtes, les associations qui constituent le cœur de notre ville. Ce sont des bénévoles, des passionnés qui font vivre notre ville et qui ont vu leurs entrées considérablement chuté en cette période habituellement faite de concours, tournois, festivités qui constituent autant d’entrées financières indispensables. A cette question, nous n’avons pas obtenu de réponse. Si la bourgmestre nous a bien assurés que les chèques seraient valables dans tous les types de commerces (y compris ceux à vocation culturelle ou sportive), il n’a pas été mention de l’usage possible de ces derniers dans des clubs ou asbl, ce qui était l’objet de notre question. Nous resterons attentifs aux aides prévues pour le monde associatif.

Chèque culture, pourquoi une exclusive pour le personnel?

Concernant les mesures pour le personnel communal, et l’attribution de chèques en compensation de la fête du personnel annulée, nous avons également des questions. Pour ce qui concerne la distinction entre les chèques pour le personnel et la population, nous sommes surpris. La population ne peut utiliser son chèque que dans les commerces. Le personnel communal peut quant à lui l’utiliser auprès d’acteurs culturels. Pourquoi ne pas avoir laissé la possibilité à la population d’également faire le choix entre commerces et acteurs culturels?

Quant au ticket de cinéma offert également au personnel communal, nous regrettons le choix unilatéral de privilégier un opérateur privé, unique. Le cinéma doit bien évidemment être soutenu, mais il nous semble qu’on aurait pu tout à fait inclure ce dernier dans le chèque culture. Cela est d’autant plus interpellant que le cinéma pourra également bénéficier des rentrées issues des chèques destinés à tous les citoyens. Nous entendons bien qu’il s’agit d’un partenaire régulier, mais c’était une belle occasion de mettre en avant d’autres opérateurs.

Enfin, le soutien financier aux banques alimentaires, toujours en compensation de la fête du personnel annulée,  nous semble primordial à l’heure où de plus en plus de personnes y ont recours, où les ressources (en bénévoles et en dons) s’amenuisent. Nous saluons donc cette décision.