Quel avenir pour le Domaine de Taintignies ?
Depuis le 1er mars, le domaine de Taintignies est contraint de fermer ses portes au vu des manquements remarqués et du retrait d’agrément par le cabinet de la Ministre Morreale. Celle-ci nous a assuré avoir été en contact avec son homologue français pour décider de l’avenir de la structure.
Des travailleurs, lanceurs d’alerte, inquiets
En Wallonie, des milliers de travailleurs ont développé une expertise en matière d’aide aux personnes en situation de handicap. Ils travaillent avec professionnalisme et engagement.
Les employés du domaine ont montré leur inquiétude pour les résidents, des personnes fragiles, porteuses de handicaps parfois extrêmement lourds. Nombre d’entre eux ont été de véritables lanceurs d’alerte, ce qui leur a couté leurs emplois. Le cabinet de la Ministre Morreale est en concertation avec les organisations syndicales et les fédérations patronales afin de leur trouver des solutions.
Agir pour les résidents et pour les travailleurs
Madame Morreale assure qu’elle a voulu les protéger avant tout. Il s’agit là d’une décision lourde de sens pour les travailleurs et les résidents. En France comme en Wallonie, l’accent sera mis sur leur bien-être et sur l’aide aux travailleurs dans leur recherche d’emploi. « Un emploi dans le secteur qui les anime et qui fait généralement qu’ils veulent aider les autres en situation de handicap. Leur expertise sera sans doute très utile dans d’autres institutions ».
Collaboration avec les autorités françaises
Dans cette perspective de reprise d’agrément, l’autorité française a décidé de réorienter tous les résidents. L’Agence pour une Vie de Qualité (AViQ) collabore activement avec son équivalent français, l’ARS, pour d’opérationnaliser ces réorientations.
Étant donné que la politique d’admission et le financement de la prise en charge des résidents relèvent des Agences régionales de santé de la sécurité sociale française, la transition des moyens financiers français par l’AViQ entrainerait de nombreuses difficultés. L’objectif de cette transition serait de d’opérer un contrôle public wallon sur les flux financiers.
Les autorités françaises se tournent vers l’expertise régionale pour pouvoir accueillir des personnes en situation de handicap. Or, il est normal pour un résident de vouloir être proche de son domicile et de sa famille. Une distance trop longue (parfois 1000km) implique qu’il y ait peu de visite, de l’isolement et la précarité par rapport à l’inspection due au manque de contrôle.
Des liens se sont créés
Vivre et travailler en collectivité, cela crée, inévitablement, des liens entre les travailleurs et les résidents. Aussi, c’est parfois une réelle déchirure pour les résidents de devoir quitter l’équipe et les lieux. Car c’est aussi leur stabilité qu’ils quittent. Bien sûr, certains ont l’opportunité de retourner en France, dans leur famille ou dans une institution plus proche de chez eux, mais tous n’ont pas cette chance. D’autres résidents restent en Belgique et sont orientés vers d’autres institutions mais il n’existe pas encore de chiffre définitif.