Nous votions la semaine dernière au Conseil communal de Mouscron une motion en faveur de la régularisation temporaire des personnes sans papiers, pendant la crise « Covid ». Si des arguments divers se sont élevés dans l’assemblée, il nous a semblé essentiel de rappeler la réalité sanitaire de ces personnes. C’est notre conseiller Alain Leroy, médecin à Mouscron et président de l’Association des Généralistes de Mouscron-Estaimpuis, qui a pris la parole sur ce sujet qu’il connaît particulièrement bien.

Fin décembre, le SARS Covid-19 est apparu en République populaire de Chine. La vague déferlante s’est abattue sur notre pays en mars et se présente actuellement comme une pandémie mondiale. Grâce à notre politique de confinement, nous sommes parvenus à contenir l’épidémie dans notre pays sous contrôle. Mais le virus circule toujours. D’un plancher atteint à la mi-juin, on constate une lente résurgence des personnes atteintes par le virus, et ceci essentiellement dans les tranches le plus jeunes de la population, comprises entre 20 et 50 ans.

Clusters de la misère

Cette tranche d’âge est particulièrement représentée chez les personnes sans titre de séjour. Lorsque le virus impacte ces groupes, il est particulièrement difficile de cerner les personnes atteintes. En effet, aucun accès aux soins de santé ne leur est accordé. Par ailleurs, il s’agit des groupes les plus précarisés, ce que l’on nomme les « clusters de la misère ».

Nous n’avons actuellement ni vaccin ni traitement pour cette maladie. Le système de testing-tracing permet de dresser une photographie de tout l’environnement d’une personne infectée, et d’isoler les personnes malades. Les sans-papiers sont isolés de tout système sanitaire, le fuyant même par crainte d’un refoulement. Ils vivent dans la misère et représentent ainsi une brèche béante dans le système de tracing mis en place. Il est donc de notre devoir de donner des bases à la dignité de ces êtres humains qui vivent parmi nous.

Le problème de la régularisation perdure (rappelons que la dernière vague de régularisation date de 2009). Les critères d’application sont loin d’être clairs. Cela crée l’incertitude la plus complète pour ces personnes et alimente leur vulnérabilité.

Pour le groupe socialiste, cette régularisation est plus que nécessaire, aujourd’hui plus que jamais.