C’est la semaine de la santé mentale. Un thème crucial, alors que nous subissons toutes et tous la crise actuelle. Le Covid et ses conséquences frappent le mental de plein fouet, et plus encore peut-être celui des travailleurs et travailleuses de première ligne. Soignants, accompagnants en maisons de repos font face quotidiennement à la maladie, aux craintes des patients et de leur entourage. Les accompagner psychologiquement, c’est essentiel. J’ai interrogé hier la Ministre Christie Morreale à ce sujet.

La crise sanitaire a laissé des traces au sein du personnel soignant et d’encadrement. Ce, tant au sein des hôpitaux que des maisons de repos. Nombreux sont ceux qui tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme sur la fragilité psychologique du personnel, particulièrement dans les institutions d’hébergement agréées par la Wallonie. Le secteur craint qu’une nouvelle vague, couplée aux infections respiratoires hivernales habituelles, ne vienne “en rajouter”. Aujourd’hui, le “bashing” médiatique qui frappe les maisons de repos n’est pas de nature à améliorer l’image que tous ces travailleurs ont de leur propre mission. Divers acteurs de terrain en attestent.

Le soutien psychologique envers ces groupes de travailleurs et travailleuses a été renforcé dès avril 2020; notamment au travers de la ligne d’écoute gratuite mise en place. Par la suite, un renforcement des équipes de soutien psychologique a permis plus de visites de terrain. Il est essentiel de poursuivre ces efforts et d’assurer le bien-être des travailleurs du secteur de la santé et des institutions d’hébergement agréées en Wallonie.

Stress, traumatisme, épuisement

La ministre Morreale nous le confirme. En effet, la pandémie et ses conséquences continuent à avoir un impact important sur la santé mentale des patients et du personnel des institutions de soin et des maisons de repos. En cause évidemment, le stress, l’isolement, les décès nombreux, le sentiment d’impuissance… Par conséquent, la frustration, la colère, la tristesse font partie du quotidien de ce personnel.

Dès avril, les autorités ont dégagé des moyens supplémentaires. Grâce à cela, les opérateurs de la santé mentale ont pu consacrer plus de temps à l’écoute des équipes qui en ont besoin. Les services psychiatriques d’aide à domicile (SPAD) ont été renforcés de 48 unités à temps plein, depuis le 1er juin. Ils travaillent particulièrement sur les besoins spécifiques des travailleurs de la santé. Ils ont mis en place des groupes de paroles, des séances d’information, des prises en charges individuelles…

Enfin, les chiffres entre juillet et septembre attestent que 56% des maisons de repos ont eu recours à un soutien psychologique. On sait que les principales raisons pour cela relèvent du stress lié à la charge de travail, du traumatisme lié aux nombreux décès et évidemment à l’épuisement professionnel. Il est donc essentiel de poursuivre ces efforts.

Un site internet est disponible pour les personnes en recherche d’aide, n’hésitez pas à le consulter.

Fatima Ahallouch